Aya, l’une des principaux personnages de cette bande dessinée éponyme, est une jeune ivoirienne d’environ 19 ans. Elle aime étudier et rester à la maison afin de vaquer à ses occupations (principalement ses devoirs).Tandis que ses copines, ( amies d’enfance) Adjoua et Bintou, elles, aiment sortir dans le but d’aller danser et fréquenter des garçons.
Toutes trois ayant pourtant grandies à Yopougon dans les années 70, n’ont pas les mêmes rêves ou encore projets d’avenir. En effet, tandis que Aya rêve de devenir médecin et aller loin dans les études, ses copines préfèrent finir en série « C » (Coiffure, Couture; Chasse au mari): comme Aya l’intitule.
«Dans les années 1970, la vie était douce en Côte d’Ivoire. Il y avait du travail, les hôpitaux étaient équipés et l’école était obligatoire. J’ai eu la chance de connaître cette époque insouciante, où les jeunes n’avaient pas à choisir leur camp trop vite, et ne se préoccupaient que de la vie courante : les études, les parents, les amours… Et c’est cela que je veux raconter dans Aya, cette Afrique qui subsiste malgré tout car, comme on dit chez nous, «la vie continue»…»
Marguerite Abouet.
Premier tome de la « saga »: Yaya de Yopougon, nous découvrons le récit de la vie quotidienne de trois jeunes filles (dont l’une de nature très casanière) d’un quartier populaire de la Côte d’Ivoire, et principalement au sein d’une ville très connue: Abidjan.
Ainsi, nous avons également le point de vue de la scénariste qui est elle-même originaire de la Côte d’Ivoire: avec la drague des jeunes filles, la vie de famille, les astuces des jeunes filles dans le but d’échapper à un père protecteur et très vigilent (vigilance parfois très pesante); car il en vient même à aller compter les paires de pieds, le soir; dans la chambre des enfants.
Le dessinateur, Clément Oubrerie, est un habitué de la littérature jeunesse, après avoir exercé pas mal de professions avant cela.
Fnac
Son dessin enlevé et vivant colle à merveille à ce récit publié dans la collection Bayou dirigée par Joann Sfar, autre adepte d’un trait en liberté.
Tout cela conté dans une langue propre à la région et au pays. En effet, les filles sortent « gazer dans les maquis », certains préfèrent « décaler avec de belles ou jolies gazelles en admirant leur tassaba », et pour aller plus loin dans cette immersion: nous avons la chance de découvrir un Bonus à la fin de la bande dessinée. Avec des recettes, et un lexique afin de mieux comprendre et pourquoi pas préparer une bonne boisson aphrodisiaque à base de gingembre: le Gnamankoudji!
J’ai apprécié cette lecture qui m’a permis de m’immerger au sein d’une société peu connue ou méconnue par certains. En effet, certains pays d’Afrique sont stigmatisés. Ici, nous avons la possibilité de suivre des adolescentes, presque adultes dans leur quotidien: afin de découvrir une autre Afrique (bien loin des images de guerre ou encore de misère notamment).
Les thème abordés me semblent très universels car nous passons tous.tes par l’enfance, l’adolescence pour enfin devenir adulte. Et nous ressentons tous.tes un peu de nostalgie ou encore mélancolie en (re)pensant à cette période de nos vies.De plus, certains thèmes comme la sexualité et ses conséquences voire dangers sont abordés.
Si vous avez déjà lu cette oeuvre, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Je vous embrasse et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures.