Bonjour mes cher.e.s lecteurs.trices!
Je reviens vers vous avec un nouvel article afin de partager l’une de mes dernières lectures. En effet, suite à ma nomination en tant que jurée pour le Prix du Meilleur Roman des lecteurs des Éditions Points, j’ai débuté mes lectures dès le premier envoie avec le roman intitulé: Je suis Jeanne Hébuterne d’Olivia ELKAIM.
Roman de moins de 200 pages, publié en 2017 aux Editions Stock (à l’origine).
Jeune fille issue d’une famille bourgeoise, Jeanne désire devenir peintre. Elle prend des cours et s’exerce jusqu’au jour où elle tombe sur un peintre (re)connu Amedeo Modigliani. Elle en tombe folle amoureuse et c’est à ces instants qu’elle perd pied.
Vivant encore chez ses parents, elle débutera une « vie de mensonges » afin de passer du temps avec son amant. Son frère qu’elle aime (ou aimait) par dessus tout et qui se trouve au front se verra perdre un membre important de sa famille également.
Jeanne partira donc retrouver son amant et sombrera au fil du temps de cette passion. Elle deviendra une femme, mais cette femme meurtrie, qui accepte les infidélités et les humeurs d’un peintre dit « maudit » et en devenir.
Les mésaventures vont s’enchaîner pour Jeanne et sa famille. Seule sa mère voudra prendre sur elle et la soutenir dans ces moments difficiles dans le vieux Paris en temps de guerre et en pleine grippe espagnole.
Jusqu’au jour où l’irréparable se produira!
Roman riche en passion, en amour, j’ai été parfois abasourdie par les choix que pouvait faire Jeanne. C’est vrai que l’amour est un sentiment fort et que la passion laisse très peu de place à la raison, mais certaines souffrances en valent-elles vraiment la peine? Je ne suis pas en train de juger Jeanne et encore moins Amedeo, mais j’ai souffert également lors de cette lecture, plutôt agréable car le style reste simple. Vous pouvez y retrouvez des correspondances, via des missives parfois très courtes notamment. Des descriptions de ce que je nomme le vieux Paris, ainsi qu’un drame familial assez touchant et poignant.
Je vous recommande cette ouvrage si vous aimez ou si vous désirez connaître davantage sur l’histoire de Paris, et surtout à cette époque: les années 20. Et si les passions vous font battre le cœur de manière générale, vous allez sans doute trouver votre bonheur.
Je vous laisse donc sur un extrait, à bientôt pour de nouvelles aventures et de nouvelles chroniques.
« Décembre 1916
Hier soir je suis tombée amoureuse d’Amedeo Modigliani.
Je descendais l’escalier étroit de l’académie Colarossi.
Un vent glacé soufflait par les vasistas ouverts.
J’étais pressée de rentrer. Maman déposerait le faitout en fonte au milieu de la table. Papa réciterait le bénédicité avant qu’elle nous serve. Nous mangerions dans un silence rythmé par nos mastications. Puis, je m’allongerais sous le plaid en mohair et contemplerais la buée lentement recouvrir les vitres du salon.
Soirée calme.
Je l’ai croisé dans la pénombre.
Je portais mon carton de dessin dans une main, mon manteau et mon châle en laine dans l’autre et, sous le bras, la mallette en bois verni dans laquelle je dispose mes tubes de gouache.
Ce que je peux être pataude.
Depuis toujours, mon corps m’embarrasse. Je ne sais pas où ranger mes bras; je dodeline de la tête en m’évertuant à ne laisser paraître aucune émotion; et puis, la position des hanches, es genoux cagneux, la grosseur de mon ventre… Aucune grâce! Je me maintiens un peu en dedans, les épaules rentrées, espérant qu’on ne repère pas mes défauts, souhaitant parfois même m’effacer.
On me dit blonde. On me dit brune. Personne ne me voit jamais telle que je suis.«
Retrouvez une présentations des ouvrages que j’ai pu recevoir jusque-là pour le Prix en vidéo sur ma chaîne Youtube en cliquant ici. Mes remerciements et salutations!